Charlie Hebdo : Pour Guy Bedos il ne faut pas s’autocensurer mais réfléchir »

Ce matin à 7h15, dans Europe 1 matin, Thomas Sotto recevait l’humoriste et comédien Guy Bedos. L’occasion pour lui de revenir bien sûr les attentats perpétrés sur le sol français et notamment sur la tuerie qui a endeuillé la rédaction de Charlie Hebdo


capture Europe 1 by Dailymotion
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Voici une petite compilation de ses principales déclarations : Voici ses déclarations :

Y’a t-il des limites à respecter ? Faut-il arrêter avec une certaine forme de provocation ?

« Je ne peux pas dire ça ! J’ai passé ma vie à suivre mon instinct, mes humeurs, sans me préoccuper des sanctions possibles ! Je n’ai jamais eu le sentiment de prendre le risque d’être assassiné, encore que j’ai reçu des menaces de mort, c’était pas des djihadistes mais des Français, c’était le FN. »


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Les dessinateurs eux ont été criblés de balles…

« Absolument. C’est une horreur. Au-delà du thème, de ce que ça peut avoir de concernant pour un humoriste irrespectueux comme moi, je suis surtout en deuil de mes copains. »

Faut-il arrêter de dessiner le prophète Mahomet ?

« C’est la seule religion qui soit aussi implacable ! J’ai toujours vu des choses plutôt insolentes sur Jésus, Marie, Joseph, j’ai traité Joseph de cocu sur scène ! J’ai été très libre avec la religion et ça ne m’empêche pas de trouver le Pape François très sympathique… Mais j’ai écrit sur le pape Jean-Paul II une lettre qui m’a valu d’être plus ou moins bien reçu dans une certaine presse catholique par exemple… »

Faut-il savoir poser le crayon ?

« C’est difficile de répondre. Je ne peux pas me faire l’avocat de l’autocensure, mais je comprends aussi votre question, je comprends des hommes, des femmes, musulmans, j’en rencontre beaucoup ces temps-ci, qui sont très choqués par tout ce qui se passe, qui n’adhèrent pas, y compris les imams… Je veux dire que la communauté musulmane est plutôt bien en France ! Elle se comporte plutôt bien ! »

Mais elle est aussi blessée par certains coups de crayon…

« Sans doute. Ça c’est une affaire entre l’auteur et le public. Je comprendrais très bien qu’un dessinateur ou un journaliste puisse gommer un peu ce qu’il veut diffuser par respect pour des êtres humains. »

Le respect des êtres humains : c’est là qu’il peut-être mettre un petit coup de gomme ?

« Oui. »

« Je dois vous dire que je n’étais pas dingue de ces caricatures de Mahomet. Ça ne me paraissait pas être une urgence. »

Vous conseillez aux gens de Charlie de passer à autre chose pour le prochain numéro ?

« Non. Je ne leur conseillerais rien ! Ils sont dans un état épouvantable et je n’ai pas de conseil et encore moins d’ordre à leur donner, qu’ils fassent comme ils sentent. »

L’autocensure, c’est ce qu’il y a de pire ?

« Oui ! Ca confine à la lâcheté ! L’autocensure, c’est avoir peur. »

Nicolas Bedos, quand il va toujours plus loin dans la caricature, ça vous fait peur ?

« Oui. Je sais qu’il a écrit ça [« Pour qu’ils ne soient pas morts pour rien, laissons-nous l’ouvrir et risquer notre peau. Si on n’est pas suicidaires, ne faisons pas ce métier »] je suis à la limite plus courageux pour moi que pour mon fils ! J’essaie de le ceinturer là-dessus. »

Vous lui diriez de lever le pied ?

« Je lui dirais non pas de se censurer mais de réfléchir. »



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