L’actrice Loubna Abidar révèle souffrir d’une maladie grave

Comme vous vous en souvenez peut-être Loubna Abidar s’est réfugiée en France en novembre 2015 après la violente agression dont elle dit avoir été victime dans son pays (ndrl : le Maroc). Héroïne du film de Nabil Ayouch « Much Loved », elle a été nommée pour le César de meilleure actrice en 2016.


Loubna Abidar  © Virginie Surd
© Virginie Surd

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En cette mi-juillet elle a révélé à ses fans, via un message publié sur son compte Facebook, qu’elle allait devoir se mettre en retrait en raison de sérieux problèmes de santé.

« Chers amis, je vais devoir m’absen­ter pour un moment qui, je l’es­père, ne sera pas long, une absence due à des sessions théra­peu­tiques pour soigner une mala­die maligne de la gorge. Je suis une femme forte dans un pays évolué où la méde­cine me donne l’es­poir d’être guérie bien que je doive affron­ter ça seule, sans soutien » a t-elle notamment écrit, visiblement très confiante quant à ses chances de guérison.

La suite de son message est malheureusement beaucoup moins optimiste puisqu’elle envisage aussi le pire en révélant ses dernières volontés. Et de rajouter « Si le destin décide de ne pas me lais­ser vivre, alors je souhaite être enter­rée dans mon pays, le Maroc, dans un cercueil recou­vert du drapeau amazigh et que lors de mes obsèques, des roses soient distri­buées dans tous les quar­tiers de Marra­kech ».


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Loubna Abidar : petit retour en arrière

En novembre 2015 l’actrice confiait avoir été victime d’une violente agression survenue à Casablanca et dont elle se faisait l’écho sur Youtube, via une vidéo sur laquelle elle était apparue le visage tuméfié…

Elle avait notamment indiqué que des cliniques avaient refusé de la soigner et que des policiers s’étaient moqués d’elle, allant même jusqu’à refuser d’enregistrer prendre sa plainte. Et de préciser que l’entre-eux s’était presque réjoui de son sort en faisant plus ou moins allusion au film et notamment à son rôle de prostituée.

Des propos que la préfecture de police de Casablanca avait plus moins ou démenti en indiquant que la déposition de la comédienne avait été traitée avec « professionnalisme et objectivité sans aucune considération personnelle ». Puis de préciser qu’elle aurait refusé de signer le procès-verbal avant de recevoir des soins médicaux nécessaires.

Quelques jours après son agression, Loubna Abidar s’était réfugiée en France et se confiait via une lettre ouverte publiée sur le site du Monde. L’occasion de redonner sa version des faits mais aussi d’expliquer pourquoi elle avait choisi de quitter le Maroc.

Une décision prise parce que son nom était souvent associé à celui de « sale pute », qu’elle lisait au quotidien qu’elle était la honte des femmes marocaines et qu’elle recevait des menaces de mort. Une situation qui l’avait poussée à ne plus sortir de chez elle ou à le faire cachée sous une burqa.

Mais parce que la tension semblait être retombée, elle avait pris l’initiative de sortir à visage découvert. Et de raconter qu’elle était tombée sur 3 jeunes hommes ivres qui avaient visiblement envie de « s’amuser », l’avaient frappée et insultée durant de longues minutes…

Puis de réitérer ses accusations contre les cliniques et la police « Les médecins à qui je me suis adressée pour les secours et les policiers au commissariat se sont ri de moi, sous mes yeux. Je me suis sentie incroyablement seule ». Seul un chirurgien esthétique aurait accepté de l’aider à sauver son visage tuméfié.

« C’est mon pays, je l’aime, j’y ai ma vie et ma fille, j’ai foi en ses forces vives, mais je ne veux plus vivre dans la peur. On s’attaque à moi pour un rôle que j’ai joué dans un film que les gens n’ont même pas vu » avait-elle ensuite déclaré avant de déplorer une campagne de dénigrement alimentée par les conservateurs, nourrie par les réseaux sociaux, et légitimée par une interdiction de diffusion du film.

Pour info, le film »Much Loved » a été particulièrement mal accueilli au Maroc et même interdit de projection. Les autorités l’ont qualifié « d’outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine » estimant même qu’il était « une atteinte flagrante à l’image du royaume ».



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