« La banlieue c’est le paradis » au programme TV du mardi 18 février 2024 – Ce mardi soir à la télé, France 2 diffuse le documentaire inédit « La banlieue c’est le paradis ».
A découvrir dès 21h05 sur la chaine, puis en replay gratuit sur france.tv
« La banlieue c’est le paradis » : présentation
Cette fresque retrace 70 ans d’histoire des banlieues à travers des archives et les témoignages d’artistes, de figures politiques et d’associations. Ce documentaire est aussi le premier à réunir les trois derniers présidents de la République.
Si l’enfer est pavé de bonnes intentions, les banlieues en sont un parfait exemple. Dans les années 60, elles étaient pensées comme un paradis moderne, un eldorado pour les nouveaux venus : ceux qui quittaient les campagnes pour la ville et ceux qui arrivaient de plus loin — du Portugal, d’Espagne, du Maghreb, d’Afrique — pour rebâtir la France d’après-guerre et alimenter son industrie.
Mohamed Bouhafsi se souvient d’ailleurs des mots de son grand-père kabyle : « On m’avait dit qu’en France, les rues seraient pavées d’or ! Mais j’ai vite compris que non seulement elles n’étaient pas pavées, mais qu’en plus, c’est nous, les Algériens, qui allions devoir les construire. »
Les grands ensembles qui émergent alors témoignent de cette ambition. D’abord, dans les années 60, il faut faire disparaître les bidonvilles : bulldozers en action, le béton coule et façonne des centaines de tours et de barres d’immeubles autour des grandes villes et des petites communes. Chauffage, électricité, tout semble réuni pour un quotidien plus confortable. Les politiques rivalisent d’inventivité pour nommer ces espaces : ZUP, Cités de Transit – puis « cité » tout court –, quartiers prioritaires, sensibles – puis simplement « quartiers ». On lance des plans banlieues, on façonne une politique de la ville, confiée à un ministre dédié.
Dans cet univers de béton, mille espoirs prennent vie. Mais dès les années 80, le rêve se fissure : crise économique, chômage, pauvreté, délinquance, racisme, violences policières, drogues… Les germes du malaise actuel sont déjà là.
C’est cette trajectoire que suit ce documentaire, porté par la voix et l’histoire personnelle de Mohamed Bouhafsi. La cité aurait pu, aurait dû être un modèle. Pourtant, elle ne l’est pas. Et lorsqu’elle le devient, le temps d’un éclat, d’une impulsion, la flamme s’éteint toujours trop vite.
Pourquoi cet idéal n’a-t-il tenu qu’un temps ? Quels succès peut-on revendiquer ? Et surtout, qu’a-t-on oublié en construisant les marches de ce paradis promis ?