Anne Hidalgo : « Le livre de Valérie Trierweiler ? Dans la crise, il y a d’autres messages à faire passer »

Ce matin à 8h20 dans Europe 1 Matin, Jean-Pierre Elkabbach recevait Anne Hidalgo, maire de Paris. L’occasion pour elle d’évoquer l’info politique du jour : la sortie annoncée et un peu redoutée du livre de Valérie Trierweiler, ex compagne de François Hollande.


Morceaux choisis avec ses principales déclarations

capture d'écran Europe 1 by Dailymotion
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À propos de François Rebsamen : gaffe ou vérité qu’on n’ose pas exprimer ?

 « Non ! Ce n’est pas la vérité qu’on n’ose pas exprimer ! Enfin, franchement : quand il y a plus de 3 millions de chômeurs, le sujet n’est pas la fraude au chômage ! Il peut y avoir marginalement un problème de fraude mais aujourd’hui les chômeurs ont envie de travailler ! Il faut arrêter de stigmatiser ! Et puis avoir des résultats sur le front de l’emploi, ça c’est le boulot du ministre du Travail. »


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 Il n’a été ni désavoué ni découragé par l’ Elysée ou par Matignon…

« J’ai entendu beaucoup de réactions vives… »

C’est le conformisme !

« Non, ce n’est pas le conformisme ! Il faut arrêter de dire, de penser que quand on a le souci des autres, de la détresse, car souvent les gens au chômage sont en détresse, c’est du conformisme ! Je suis désolée ! »

« Le problème du chômage aujourd’hui, c’est permettre aux chômeurs qui veulent travailler, c’est le désir le plus profond de la plupart des gens au chômage, pouvoir retravailler ! Je pense qu’il faut s’atteler à ça et arrêter ces polémiques périphériques et stupides qui ne permettent absolument pas de donner confiance à nos concitoyens ! »

Doit-il se rétracter… ?

« Je ne vais pas demander quoi que ce soit à François Rebsamen ! Simplement que chacune et chacun dans sa responsabilité fasse attention à ce qu’il dit, la provocation pour la provocation n’apporte rien ! Luttons contre le chômage, trouvons des solutions pour l’emploi, et puis vraiment prenons en considération le fait qu’aujourd’hui le chômage est un élément de détresse sociale, que les chômeurs veulent travailler ! »

Pôle Emploi va dévoiler son enquête dans 4 régions…

« Qu’il la révèle ! Qu’on y travaille ! »

Combien de demandeurs d’emploi ne cherchent pas d’emploi ?

« Je n’ai pas ce chiffre-là. J’ai travaillé très longtemps au ministère du Travail… »

30%…

« Oui, je demande à voir ce qu’il y a derrière ce chiffre ! Ce que je sais, j’ai travaillé longtemps au ministère du Travail, je me suis longtemps occupée de politique d’emploi : je peux vous dire aujourd’hui ce à quoi aspirent ceux qui n’ont pas d’emploi, c’est travailler ! La société française est suffisamment fracturée, conflictuelle, pour qu’on ne rajoute pas des sujets qui sont des sujets de mon point de vue périphériques et non pas l’essentiel. »

À propos du travail du dimanche : Manuel Valls pourrait alléger par ordonnance…

« Je ne suis pas favorable aux ordonnances, je pense que le Parlement doit jouer son rôle. Sur la question du travail du dimanche, j’ai une méthode : j’ai demandé au Conseil de Paris, tous groupes politiques, de faire des propositions. Ils auditionnent jusque novembre plus de 80 acteurs de ce sujet. En novembre j’aurai des décisions à prendre sachant que je demande des compensations salariales pour tout élargissement de la question… »

Si on donne des compensations vous êtes d’accord…

« Je ne suis pas d’accord dans l’absolu, je n’ai jamais été favorable à la généralisation du travail du dimanche, il y a des endroits où ça ne se justifie absolument pas. À Paris, j’ai des zones touristiques, j’ai toujours dit que j’étais d’accord pour regarder éventuellement leur extension, que la création de nouvelles zones touristiques où on pourrait travailler le dimanche est une question à prendre en considération mais avec toujours deux conditions : compensation salariale et prise en compte de l’avis des riverains dans ces quartiers qui fonctionneraient 24h/24. »

Baisse des dotations aux collectivités territoriales : vous craignez que l’Etat divise, pour Paris, par 2 ses aides en trois ans… Que vous a dit Manuel Valls ?

« Sur la discussion que j’ai eu avec Manuel Valls : ça a été une discussion très constructive, dans un très bon climat avec prise en compte par le gouvernement du rôle que Paris joue aussi dans le redressement du pays. La discussion nous a conduit par exemple à parler d’un sujet comme la taxe de séjour : pour l’hôtellerie de luxe – quand les suites sont à 28.000 euros la nuit et la taxe à 90 centimes – je demande une augmentation de leur taxe de séjour. Manuel Valls s’est montré plus qu’ouvert sur ce sujet : nous travaillons ensemble sur un dispositif qui devrait être présenté à l’Assemblée et qui ne concernera pas la petite hôtellerie puisque ce n’est pas le sujet. En revanche, la grande hôtellerie et notamment les palaces et les cinq étoiles… Pour pouvoir faire en sorte que les parisiens, qui font beaucoup pour l’attractivité de leur ville, ne soient pas les seuls contributeurs à cette politique touristique qui est la nôtre… »

Les touristes iront à Londres…

« Pas du tout ! On l’a vu dans un classement cet été : Paris est très bien classé. Nous sommes troisième capitale mondiale en terme d’attractivité économique, et d’ailleurs j’ai fait le choix de soutenir des secteurs économiques comme le tourisme et les secteurs traditionnels, la mode aussi qui est un secteur très important. Mais j’ai fait le pari aussi de la nouvelle économie : Paris est une ville innovante, qui mise beaucoup sur ses start-up… »

Pas d’augmentation pour les impôts des parisiens ?

« Ah bah non ! Bien sûr ! »

« Dans la discussion que j’ai eu avec Manuel Valls, je crois qu’il a entendu que les villes, les métropoles, comme les nôtres qui créent beaucoup de richesse, sont des solutions et non pas des problèmes pour le gouvernement et le redressement : qu’on soit impliqués dans ce redressement ! »

Etes-vous à l’aise avec cette politique social-démocrate ?

« Moi je suis profondément social-démocrate ! Ce que je souhaite, c’est qu’à la fois la question économique, du soutien aux entreprises, à l’économie, soit posée, qu’on agisse sur ces sujets, mais qu’on ne perde jamais de vue la nécessité d’une cohésion sociale et d’une politique qui porte aussi la question de la solidarité, notamment sur le logement. »

À propos du livre de Valérie Trierweiler. Vous la connaissez très bien. Vous comprenez sa démarche ?

« J’ai beaucoup d’amitié pour Valérie Trierweiler mais franchement, d’abord je ne lirai pas ce livre, et je pense qu’aujourd’hui, dans la situation de crise, de profonde déstabilisation de la société française, il y a peut-être d’autres messages à passer. Je n’ai pas lu le bouquin, je ne vais pas commenter ce qu’est Valérie Trierweiler. Je souhaite vraiment qu’on parle des vrais problèmes auxquels les Français sont confrontés. Le spectacle politico-médiatique sur la vie privée des uns, des autres, les Français en ont marre. »

Ce livre peut-il avoir un effet politique sur l’image du Président, sur sa politique, sur sa popularité ?

« Bien sûr. À mon avis forcément négatif… »

Va-t-on désormais régler sur la place publique les problèmes des couples ?

« Je ne le souhaite absolument pas. Je pense que les Français élisent les politiques pour régler leurs problèmes, pas pour parler de leur vie personnelle.Ça affaiblit la politique et la démocratie. Je le lui dirai… »



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