Koh-Lanta : pour Françoise Laborde « Ces émissions ont tendance à broyer les gens »

Suite au nouveau drame qui a endeuillé hier l’émission de TF1 « Koh-Lanta », Françoise Laborde, membre du CSA, a réagi ce matin sur l’antenne d’Europe 1. Aux cotés de Jérémie Assous, elle était en effet l’invitée  Bruce Toussaint dans « Europe 1 Matin ». Voici quelques extraits choisis :


Ce drame signe t-il la fin de la télé-réalité en France ?
« Ca, je serais bien en peine de vous le dire ! Au CSA, nous ne sommes pas directeurs des programmes, grâce au ciel ! Mais ça pose un certain nombre de questions sur ces émissions qui mettent en scène des hommes et des femmes de la rue qui ne sont pas toujours prêts à vivre ce séisme que peut représenter ce genre d’émissions. »

Il y aura un avant et un après ?
« Je pense qu’il est difficile de dire autrement ce matin… »

Le médecin a t-il été « sali par les médias » ?
« Mon sentiment, c’est que personne n’est prêt à vivre un séisme médiatique de l’ampleur de ce que représentent ces émissions de télé-réalité. Elles sont extrêmement populaires, accompagnées de commentaires, chaque participant ouvre un compte sur un réseau social… Personne n’est prêt à vivre sous la loupe, sous le microscope. Je ne veux pas commenter une affaire ou une enquête en cours, et le suicide est quelque chose de terrible, il faut d’abord penser à la famille, à toutes les équipes. Mais ces émissions d’une manière générale ou ce type de phénomène médiatique a tendance à broyer les gens. »


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Que peut faire le CSA vis à vis de cette affaire ? Rencontrer les gens de TF1 ?
« Nous ne l’avons pas envisagé. Il y a une enquête, le CSA n’a pas à intervenir dans une procédure policière et judicaire. Mais nous avions déjà décidé la semaine dernière, et ça n’a rien à voir avec les épisodes d’aujourd’hui, de revenir sur ces questions de télé-réalité, en se disant qu’on pourrait aller plus loin que ce qu’on a fait l’an dernier. Nous avions pris des recommandations sur l’accompagnement psychologique des candidats, le suivi après, le fait que tout le monde peut avoir recours au CSA… Certaines productions nous ont écouté mais nous n’avons pas d’éléments satisfaisants sur le suivi psychologique ».

TF1
TF1

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Aller plus loin ?
« Ca peut être une nouvelle signalétique. Nous allons y réfléchir. Il y a un article de 2005 qui interdit toute violence à la télévision entre 6h et 22h, il est assez peu utilisé, peut-être qu’on va l’utiliser. Nous pouvons prendre une recommandation qui s’impose aux éditeurs de télévision, on pourrait imposer de faire appel à un psychologue, un médecin, présent en permanence pendant le tournage et après le tournage. »

Une signalétique ?
« Certaines émissions pourraient relever de la signalétique ‘-12’ et ne plus pouvoir être diffusées à 20h30. »

Lancer un débat ?
« Nous allons recevoir l’ensemble des éditeurs de télévision française et leur demander ce qu’ils comptent faire. Ces émissions qui ne sont pas des concours de talents mais où l’on met en scène des gens dans un certain nombre d’activités, il y a une violence latente qui est dans le gène-même de l’émission. Des rapports d’affrontement mais aussi de dépassement de soi. Parfois, ce niveau là reste un peu au-dessus de la moyenne qui peut être tolérée. Ce sont des aventures qui demandent d’aller au dépassement de soi ; parfois le dépassement de soi va très très loin. »

Un retour de Koh Lanta est-il possible ?

« Aujourd’hui je ne peux pas vous répondre. Ce que je dois quand même souligner, c’est que les responsables de TF1 ont annulé l’émission. Nous avons un niveau de conscience au-dessus de ce qui se passe dans d’autres pays où, même quand un candidat meurt, l’émission continue. En France, on réfléchit, il faut voir cet aspect des choses. »

Le reste de cette interview, c’est dans la vidéo Europe 1 que nous vous proposons de découvrir tout de suite



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