Amir au cœur d’une vive polémique : que se passe-t-il ?


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Le chanteur franco-israélien Amir, révélé au grand public lors de The Voice en 2014 et représentant de la France à l’Eurovision 2016, est aujourd’hui au centre d’une vive polémique mêlant politique, mémoire et musique. À l’heure où le conflit israélo-palestinien embrase les opinions, sa présence dans plusieurs festivals européens suscite tensions et appels au boycott.


Amir au cœur d’une polémique : que se passe-t-il ?
Capture TF1


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Tout a commencé avec l’annonce de sa programmation à la Gardan’Party, festival musical de Gardanne (Bouches-du-Rhône), prévu les 25 et 26 juillet. Très vite, la CGT des agents municipaux s’y oppose publiquement. En cause : le passé militaire d’Amir, qui a servi volontairement comme sergent-chef dans les renseignements de l’armée israélienne (Tsahal), et sa participation à des événements de soutien à Israël.

« Sa venue est une provocation dans le contexte actuel, alors que Gaza est sous les bombes », dénonce une représentante syndicale, dans un communiqué relayé localement. Une partie de la classe politique locale s’alarme également d’une programmation jugée « insensible », et appelle à son annulation.

Une contestation qui traverse les frontières

Quelques jours plus tard, c’est au tour des Francofolies de Spa, en Belgique, d’être rattrapées par la tempête. Amir y est aussi à l’affiche. Cette fois, plusieurs artistes programmés expriment leur profond malaise. Dans un communiqué publié le 15 juillet, une dizaine d’entre eux, dont la chanteuse Yoa et les DJs RaQL et LibraRomea, dénoncent la venue de l’artiste, en citant notamment sa participation à un événement à Hébron, en 2014, dans une colonie israélienne considérée comme illégale par le droit international.


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Face à ces critiques, les organisateurs du festival maintiennent leur position : « Notre ligne est artistique, pas politique. Nous refusons d’instrumentaliser notre programmation », assurent-ils dans un communiqué. Plusieurs artistes, en revanche, ont choisi d’annuler leur venue.

Un artiste sous pression, un silence calculé

Jusqu’à présent, Amir est resté largement silencieux. Ni prise de position officielle sur les polémiques, ni déclaration dans les médias. Seule une allusion lors d’un concert à Lens en juin, où des drapeaux palestiniens ont été brandis dans le public : « On n’est pas là pour la division, mais pour ce qui nous rassemble. La musique, c’est un message de paix », a-t-il déclaré brièvement.

Son label, Parlophone (groupe Warner), prend en revanche sa défense. Dans un communiqué publié le 16 juillet, il fustige un « déferlement de haine, souvent teinté d’antisémitisme », et rappelle qu’Amir est un artiste engagé « pour le dialogue, la coexistence et l’universalité ».

Le président du CRIF, Yonathan Arfi, a réagi fermement : « Boycotter Amir, c’est boycotter la France. C’est un glissement inquiétant où l’on juge un artiste non pas sur son œuvre, mais sur ses origines et ses engagements passés. »

Du côté des militants propalestiniens, le discours est tout autre : il ne s’agirait pas d’une attaque antisémite mais d’un rejet clair d’une figure publique perçue comme ambassadrice, volontaire ou non, de l’État israélien dans un contexte de guerre.

Un chanteur entre deux feux

À travers cette affaire, c’est la question du rôle politique des artistes qui ressurgit : peut-on rester neutre quand le monde s’embrase ? Peut-on séparer totalement l’artiste de ses engagements passés, surtout lorsqu’ils touchent un conflit aussi sensible que celui du Proche-Orient ?

Amir, dont les chansons prônent la tolérance et l’amour – de « J’ai cherché » à « Supernova », hommage aux victimes du 7 octobre 2023 –, se retrouve ainsi pris dans un débat qui le dépasse.

👉 En bref :
– Amir est critiqué pour son passé militaire en Israël et sa participation à des événements considérés comme pro-Tsahal.
– Des festivals comme Gardan’Party et les Francofolies de Spa font l’objet d’appels au boycott et de désistements d’artistes.
– L’artiste reste discret, tandis que son entourage et certaines personnalités prennent publiquement sa défense.
– La polémique interroge : quelle place pour la politique dans la musique ? Où commence la responsabilité artistique ?

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