Bayrou veut supprimer deux jours fériés : lundi de Pâques et 8 Mai


Publicité

C’est une déclaration qui risque de faire grand bruit. Lors de la présentation du budget 2026 à Matignon, François Bayrou a proposé la suppression de deux jours fériés pour « relancer l’activité économique » et « participer à l’effort collectif de redressement budgétaire ». Le chef du gouvernement a cité à titre d’exemple le lundi de Pâques et le 8 mai, journée de commémoration de la victoire des Alliés en 1945.


Bayrou veut supprimer deux jours fériés : lundi de Pâques et 8 Mai
Capture FTV


Publicité

« Ces journées fériées, qui créent de nombreux ponts et désorganisent la production, peuvent être reconsidérées. Il ne s’agit pas de nier leur portée historique, mais de répondre à une urgence économique nationale », a justifié le Premier ministre.

Une économie de plusieurs milliards

Selon les estimations fournies par Bercy, la suppression de ces deux jours permettrait de générer plusieurs milliards d’euros d’activité supplémentaire. Des chiffres avancés par l’entourage de François Bayrou évoquent jusqu’à 4,2 milliards d’euros de gain pour l’économie française, à l’image de ce qu’avait rapporté en son temps la « journée de solidarité » instaurée en 2004.

Cette proposition s’inscrit dans un contexte budgétaire particulièrement tendu. L’exécutif cherche à réduire de 40 milliards d’euros les dépenses publiques d’ici 2027, afin de tenir les engagements européens sur la trajectoire de la dette.


Publicité

Tollé dans l’opposition

L’annonce a immédiatement suscité une levée de boucliers dans l’opposition, à droite comme à gauche. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a dénoncé « une attaque directe contre notre mémoire collective et contre les travailleurs ».

« Le 8 mai est une date sacrée. Le supprimer serait un affront à ceux qui ont libéré la France », a-t-il déclaré.

Du côté de La France insoumise, on dénonce une mesure « antisociale », tandis que les syndicats appellent déjà à une mobilisation nationale à la rentrée. La CGT parle d’« une provocation supplémentaire dans un contexte de forte tension sociale ».

Une mesure symbolique

Pour l’exécutif, il ne s’agit pas d’une décision encore actée, mais d’une piste de réflexion. « Le débat est ouvert », a précisé Bayrou, laissant entendre que d’autres jours fériés pourraient être concernés à l’avenir, ou qu’un compromis pourrait être trouvé en échange de contreparties pour les salariés.

Selon un sondage flash commandé par Le Figaro, 56 % des Français seraient opposés à la suppression de ces jours fériés, même au nom de l’intérêt économique.

Une réforme à haut risque

Cette proposition intervient alors que François Bayrou tente d’imposer son autorité au sein d’un gouvernement fragilisé par les divisions internes et une majorité relative à l’Assemblée nationale. Si le Premier ministre espère incarner un cap de rigueur et de responsabilité, cette réforme des jours fériés pourrait devenir un symbole d’austérité rejeté par une large partie de la population.

Reste à savoir si l’exécutif aura les moyens politiques de faire passer cette mesure, alors que le spectre d’une motion de censure plane déjà sur plusieurs textes du budget 2026.

A LIRE AUSSI


Publicité


error: Content is protected !!
Retour en haut